Fruit de la Passion

PRÉAMBULE 

L’art de la table ronde…

Nous sommes, avant tout, des passants.es, des fanas, tiqué.es de passion, accroché.es à la seule idée de subsister à notre théorie : mijoter notre présent.

Au-delà des genres, par-dessus l’épaule, nous rêvons de divers et variés, l’opportunité de s’offrir de nouveaux yeux pour aborder une ambition, un acte authentique.
Danser.

INTENTION POUR UNE ŒUVRE NOSTALGIQUE

Fruit de la Passion questionne la place du souvenir, au-delà des rêves, au-delà du réel. Comment aborde-t-on l’ombre d’une mémoire, lorsque celle-ci semble être authentique ? Mélancolie des mélodies, à corps perdu, sur le rythme des ivrognes, des galoches et des tubes à gogo, on s’inspire le défi de vivre un moment inoubliable. Et pourtant ?

Passion rêvée où le spleen des « déjà » abat leurs épées sur ce qui semblerait être notre histoire. À quand la prochaine fois ? La hâte des compensations ne cesse de commencer.

« La porte se referme, le dernier invité encore à quelques mètres. Derrière lui, les rayons colorés de la boule disco balaient la pièce vide. Les rires résonnent encore contre les murs. On n’a pas vu le temps passer. On ne l’a pas vu entrer, s’installer à une table et nous regarder danser. Il s’est fait discret jusqu’à ce qu’il quitte la maison en emportant tous nos invités. Mais ce mauvais cambrioleur a oublié de prendre avec lui la fièvre qui nous a tous traversés ce soir-là. Et la saveur du mojito de Stéphanie, les airs de guitare d’Alejandro, la démarche de Jean-Édouard, l’eau de parfum vaporisée sans modération, les mots chuchotés à l’oreille pendant le dernier slow. Alors on s’empresse de rassembler et de semer chaque grain de folie. À nous de faire mûrir ce souvenir, fruit de la passion d’une nuit qu’on n’oubliera jamais ».

Celui que l’on rêve de vivre dans un fantasme qui prendrait corps ? L’inconnu ? Le fulgurant ? L’universel ? Celui qu’on a tous rêvé de posséder en vain ?

PROPOS ARTISTIQUE

Fruit de la Passion questionne l‘origine des nostalgies populaires. Le regard des danseurs s’attarde entre sensation d’une mémoire et vérité d’un moment, pour organiser leurs corps entre deux communs.

Fruit de la Passion reste l’écho de ces fameux jeux étudiants, ces belles soirées, à travers le minimum, quatre chaises, une table, quelques boissons, s’offrant le « tout-puissant » des folies passagères.

Fruit de la Passion alterne les styles musicaux pour accentuer l’origine d’un va-et-vient communicatif où le ressenti fusionne avec le bien-fondé. Sons populo électro s’organisent, tels une contrebalance poétique, tels les démons de minuit.

Fruit de la Passion reste le beau mélange de nos douceurs et de nos douleurs. Alors, on ose se poser la question ; Comment faisons-nous pour démêler l’agréable du désagréable lorsqu’on aime les deux ?

Albert Camus a répondu : « La nostalgie c’est le désir d’on ne sait quoi … »